
Le mot du Président
Chères Consœurs, Chers Confrères,
Les mois passent et rien ne se passe si ce n’est de l’entêtement idéologique.
Depuis des mois, les mondes de l’immobilier et du logement alertent sur la crise dont les causes sont de plusieurs natures.
La planète entière connaît des difficultés sur les ventes immobilières avec des taux de crédit en hausse et des contraintes normatives qui bloquent l’accès au crédit à de nombreux ménages. De Pékin à Los Angeles le constat est le même… dans tous les cas l’augmentation des taux de crédit.
L’Europe et la France y ajoutent, bien entendu, quelques ratios « emprunteurs » contraignants… sur lesquels l’État devra aussi se pencher.
Mais en ce qui concerne les difficultés du secteur locatif et la raréfaction du nombre des investisseurs dans ce domaine, la responsabilité en incombe totalement à nos politiques. Les conséquences de la Loi climat et résilience sont dramatiques et le gouvernement va se réveiller début septembre atterré. Il constatera que le nombre de propriétaires qui mettent en vente les logements qu’ils destinaient à la location explose… les propriétaires n’ont absolument pas les moyens de dépenser 40 ou 50.000 € pour rénover des logements qui auront juste le droit d’être éligibles à la location selon les nouvelles règles mais, dans la plupart des cas, conserver un loyer plafonné ou « contraint » d’une manière ou d’une autre !
Le gouvernement souhaite offrir aux locataires des logements dignes et non énergivores, ce que personne ne conteste, mais il doit se rendre compte qu’il se heurte, pour ce faire, à une simple réalité économique.
Je passe sous silence les difficultés d’approvisionnement des matériaux ainsi que la quasi impossibilité de trouver des artisanats disponibles.
Alors maintenant le gouvernement est confronté à deux options : soit renoncer à des travaux qui servent essentiellement à cocher la bonne lettre du nouvel « alphabet écologique », soit s’entêter et faire face à une multitude grandissante de gens incapables de trouver un logement. Les étudiants et les salariés en mobilité seront probablement les premiers touchés.
L’heure du choix est venue, entre répondre à la demande ou s’obstiner à vouloir être les champions d’Europe des logements aux normes environnementales les plus contraignantes.
Choisissez vite entre le pragmatisme et « l’écologie punitive ».
Bien à vous,
Alain DUFFOUX,
Président du SNPI