CONTESTATION DU COMPLÉMENT DE LOYER : ANALYSE DE CAS

La contestation d’un complément de loyer peut être une démarche complexe et cruciale dans la location immobilière. Cet article se penche sur le cas réel d’un bail conclu en décembre 2015, impliquant un appartement de 64,2 m2 dans le secteur de Clignancourt à Paris. Un loyer mensuel de 1 890,30 euros, comprenant un complément de 317,40 euros, a suscité un désaccord entre les locataires et la propriétaire. Explorez les détails de la justification de ce complément et la décision de la Cour d'appel de Paris du 25 mai 2023.


COMPRENDRE LE COMPLÉMENT DE LOYER


Le complément de loyer, également connu sous le nom de "loyer complémentaire", est une pratique légale qui concerne les baux d’habitation principale dans une agglomération dont les loyers sont encadrés par un arrêté préfectoral telle Paris. Il représente un montant additionnel au loyer de référence majoré convenu entre le locataire et le propriétaire. Ce supplément est justifié par des caractéristiques de confort ou de localisation spécifiques du logement, telles que des équipements ou des aménagements particuliers, qui apportent une valeur ajoutée significative. Il est crucial que cette justification soit claire et détaillée dans le contrat de bail, et les locataires ont le droit de contester ce complément s'ils estiment qu'il n'est pas adéquatement motivé. Cette justification peut être liée à des aspects esthétiques, des équipements de qualité, ou d'autres caractéristiques exceptionnelles du logement telle une vue sur un monument historique.


CONTENTIEUX DU COMPLÉMENT DE LOYER À CLIGNANCOURT : UNE ANALYSE DÉTAILLÉE DES ARGUMENTS ET DE LA DÉCISION DE LA COUR D'APPEL


Dans le cas du logement à Clignancourt, la propriétaire avance une justification basée sur les caractéristiques intérieures de l'appartement. Cependant, les locataires remettent en question cette justification, lançant ainsi un débat juridique.


EXAMEN APPROFONDI PAR LA COUR D'APPEL


La propriétaire défend son complément de loyer en arguant d’un beau parquet en chêne point de Hongrie, d’une cuisine aménagée et équipée et d’une cheminée en marbre. Néanmoins, la Cour d'appel de Paris, se basant sur des constats d'huissier et l'état des lieux, analyse de manière critique chacun de ces éléments. Elle conclut que le parquet, en état moyen, équipant seulement une partie des pièces, ne justifie pas le complément. En sus, l'absence de preuves substantielles sur le standing de la cuisine,  l’ état moyen et non exceptionnel de la cheminée conduisent à la décision de rejet des arguments du bailleur.


DÉCISION DE LA COUR D'APPEL


La décision rendue le 25 mai 2023 (Cour d'appel de Paris, nº 17/04761) met en évidence l'importance d'une argumentation solide pour justifier d’un complément de loyer. La position des locataires a prévalu, soulignant la nécessité pour les propriétaires de, non seulement justifier des caractéristiques particulières du logement, mais également de fournir des preuves tangibles de celles-ci pour justifier d’un supplément de loyer dans un contrat de bail.

Par cette décision du 25 mai 2023 (Cour d'appel de Paris, nº 17/04761), cette affaire souligne l'importance d'une justification solide pour les compléments de loyer. Les locataires ont eu gain de cause, illustrant la nécessité pour les propriétaires de fournir des preuves tangibles pour justifier de tels suppléments dans un contrat de bail.